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vingt-huit ans
iel/elle/il
convoitise
aucun
retoucheur·euse / inquisiteur
carme
Claudie Gallant
Claudie Gallant
Dim 20 Aoû 2023 - 16:04

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Août 2023

Au feu rouge, pied au plancher,
Le regard rivé sur tes portes clefs,
Tu comptes les jours d’absentéisme que tu as imposés.
Le pouce, l’index, le majeur sont pliés, trois jours écoulés à t’éloigner, à vagabonder,
L’annulaire, l’auriculaire, le pouce une fois de plus abaissé, six jours à te leurrer que cette fois-ci peut-être tu ne rentreras jamais.
L’index et le majeur en dernier, un doigt d’honneur fièrement levé car tu sais que ces deux derniers n’étaient pas nécessaires, qu’ils étaient tout bonnement une déclaration de guerre. Huit jours pour enfoncer tes insécurités au fond de son gosier, d’appuyer sur sa glotte irritée, de demander si c’est assez. De ces moments où il y a un trop plein, une envie théâtrale de jouer au roi mendiant esseulé, de s’accrocher au décor cartonné pour tout faire tomber.
Au feu vert, les klaxons en haie d’honneur, tu te reprends à sillonner,
À t’enfoncer dans les ruelles abandonnées. Derrière la visière teintée tes prunelles flanchent, tiraillée par la pluralité des raisons qui te poussent à stagner.
Car tu sais Claudie que les retrouvailles vont laisser à désirer,
Que la joie de te retrouver sera grabataire, piétinée,
À juste titre, te dit ta culpabilité,
C'est un enfant gâté, appuie ton irritabilité.
Au pied de l’immeuble, tu patauges devant l’entrée. Ta paume collée sur la poignée, tu observes ton reflet. Tes cheveux légèrement ébouriffés par le port du casque serré,  les bretelles fines de ta robe d’été, la veste en jean trop grande dans laquelle tu t’es enveloppé. Ta peau sent le monoï calciné mélangée à l’eau vaseuse du lac dans lequel tu t’es baigné.
Tu n’as pas pris le temps de te changer, vacancier·ère qui s’en est allé.
Et tu montes les escaliers, inspire avant d’entrer.
Durant la montée, à chaque marche enjambée, tu t’es convaincue d’être civilisée, de ne pas tomber dans tes travers coincés.
Pourtant, une fois que les gonds de la porte ont grincé, sonnant ton arrivée, tu as tout abandonné. Carnet en main, tu as prétexté.
« Désolé pour le retard. »
Tu as forcé un sourire courtois, de ceux qui à l’image d’une bâche trouée, protège mal les intentions et les vérités. Alors tu as redoublé d’efforts, tu l’as étiré, paupières mi-closes, épaules aux repos. Tu n’as cherché ni à le regarder, ni à l’approcher. Et malgré l’absence de ton col blanc, tu as balayé sans arrières pensées toutes formes d’empathie.
« Des choses à me partager ? »
L’inquisitrice a la peau dure, elle feint l’ignorance.
Elle n’est pas là pour toi, mange-toi ça.

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24 ans
osef
diablerie
solo
enseignant en école primaire - bâteleur
alcyone
Azriel Demaury
Azriel Demaury
Mar 22 Aoû 2023 - 15:40

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YOU WERE HERE ∬ août 2023


De tout son haut, la vue se contemple, s’absorbe, s’apprivoise et se dévore - comme apprécier une peinture dans un musée, on se fait spectateur de ce malstrom de couleurs dont on ne pourrait qu’entâcher les coups de pinceaux et les tracés maîtrisés. Il n’y a et il n’y aura, que nos yeux pour toucher, accompagné ce soir par la lune solitaire, qui se faisait tendre amie quand se voulaient les silences de cellui pour lequel tu t’étais entiché aux fils des soirées partagées.

Il y a là sous la peau, sous cette réplique d’un soi qui ne l’est pas, tapie sous les veines au sang qui se déferle, une agitation innommable ; de celle qui froisse les traits, montre les dents, fronce les sourcils et laisse, sur ce palais qui ne goûte jamais, l’amertume rancunière et l’acidité d’une colère froide, mesurée et implacable. L’absence, la sienne, n’est que prétexte à ses propres supplications, des envies des besoins qui, si tu les comprenaient, ne tarissaient en rien la frustration électrique qui se propageait jusqu’aux bouts de tes doigts.

Aucun droit, de se jouer de toi et pourtant, te voilà là, debout à attendre une parodie d’une amitié qui t'était à présent indispensable - depuis quand était-elle devenue ta compagne des nuits clairs-obscurs plus obscure que claire sous la fluctuation de ses allées et venues dans ce qui composait à présent ta réalité ? Tu ne saurais dire, c’était comme une éternité et si peu de temps à la fois.

Surprise, fit l’oreille tendue qui vint à capter les sons avant même le timbre de sa voix et, c’est peut-être ce qui te rendit si immobile que tu n’eus pas peine de le regarder - sans savoir que la réciproque était vraie. À sa question qui s’élèvent, c’est peut-être l’instinct du grognement mauvais et la furie furieuse du regard qui, englué du monde à tes pieds, s’arrache finalement pour l’attaquer.

Par pitié ferme ta gueule.

Faux semblants hypocrisie et non-dits ne sont pas armes de ton carquois - Azriel qui ne s’embarrasse pas du paraître n’à très certainement rien à voir avec la plupart de ses congénères ; car après tout ne pas être n’était que ce pour quoi vous étiez fait.

Je sais ce que tu fais et je n’aime pas ça.

Te jouer ainsi de moi comme ça,
comme un chien à qui on envoie la balle pour l’éloigner au plus loin du maître qui, déjà, s'en va.

Si tu es là pour un rapport, trouve toi quelqu’un d’autre que moi pour ce soir.

Ainsi, détournes l’attention,
Pour ce soir,
En assurant ainsi d’autres - c’est qu’il agace, il est vrai, mais qu’on ne peut se mentir à soi-même,
après tout le cœur s’était apaisé, une fois qu’elle était arrivée.

vingt-huit ans
iel/elle/il
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carme
Claudie Gallant
Claudie Gallant
Lun 28 Aoû 2023 - 11:27

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Août 2023

Les salutations sont absentes,
Seuls les aboiements t’accueillent.
Tu ne prends pas la peine de feindre la surprise ou la douleur car tu savais avant même de te déplacer qu’il n’y aurait pour toi ici que des reproches étouffés. C’est heureusement ta plus grande qualité, celle de ne jamais prendre à cœur les situations échauffées. On aura beau te repousser, iels ne seront jamais exempts de ta présence, car tu es le remède à leur arrogance.
Celle qui se love dans les clavicules, se pose dans votre cou, peau contre peau.
« Ok, c’est noté. »
Lu et s’en tape,
Le carnet glisse dans la poche,
Les paumes se lèvent en cessation de feu, drapeau blanc à peine agité.
Tu n’es pas là pour le forcer ni même l’accabler. Car tu t’en es déjà occupé en disparaissant les jours passés, c’est ainsi que vous vous infligez, vous jetez au visage tous vos bas instincts. Et alors qu’on pense te voir un instant baigner dans une sainteté fabriquée, à s’y méprendre te voir auréolé,
Je sais ce que tu fais et je n’aime pas ça.
Appuyée contre la rambarde de sécurité, les bras tendus pour te sur-élever quelques secondes à peine du sol, tu souris. Ce sont des mots qui trahissent une drôle de loyauté, qui crachent à tes pieds que l’attente n’a pas été appréciée, que l’abandon n’avait pour saveur que ton nom.
Qui est le plus grand des clébards ? Celui qui reste quitte à en crever ou celui qui ne pars vraiment jamais ?
« Non je suis là pour te voir. » D’un mouvement lent de la main, tu repousses un papillon de nuit agité venu s’écraser contre les enseignes lumineuses que vous surplombez. Tu as appris avec le temps à ne plus les écraser maladroitement.
« C’est marrant pour quelqu’un qui a pas la notion du temps, tu prends tout ça vraiment à cœur. »
Une pichenette sur son habit pour virer une peluche,
Tu souris avec tranquillité, car cela serait mentir que de dire que ça ne te fais pas plaisir.

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24 ans
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Azriel Demaury
Azriel Demaury
Lun 28 Aoû 2023 - 17:34

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YOU WERE HERE ∬ août 2023


Capturé.e sur la rétine, à nouveau l’envolée des yeux qui boudent sa silhouette pour privilégier le beau du dessous, des vies qui s’écoulent, avancent et évoluent sous vos pieds ; la mélopée des cordes de sa voix chante à tes oreilles comme une musicienne capable de gratter ce qu’il faut pour que, bon public, tu ne puisses qu’en apprécier les tonalités.

De tout cela, ponctué par cette approche, la proximité de quelques doigts qui effacent les accroches, tu inspires une goulée d’air inutile, dans cette réplique d’une humanité préfabriquée avant de reprendre cette familière immobilité ; statue de cire aux airs sombres et à la mâchoire crispée.

Tu es celui qui fait en sorte que je ne puisse en faire autrement.

Autant le temps que le coeur et si les mots sont crachés ils ne sont réduits qu’aux murmures - tu n’étais pas de ceux qui se muraient dans une colère froide et implacable, la tienne était chaude, flamboyante et ardente ; pourtant Claudie, lui, faisait glisser un vent de fraîcheur dont tu ne t’expliquais pas - peut-être car l’agacement n’était pas foncièrement envers lui-même, peut-être car le problème n’était au final que de ta responsabilité. À bien y réfléchir, peut-être n’étais-ce même que le résultat d’une peur plus profonde.

Quelle petite crevure. fis-tu pourtant avec un sourire qui ne démontre qu’une tendresse exaspérée ; l’esquisse, autant dans les mots que sur les lèvres. Je paris que tu es bien contente du résultat. Coup d'œil vers ellui, plus complice qu’accusateur, tu reprends ta contemplation des fourmis grouillantes en contrebas.

Je te donne juste matière à recommencer. boudeur, les flammes vengeresse s’en étaient allées par sa seule présence, pour laisser place à l'ennui d’une conclusion qui ne te plaisait guère.


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