· Les entités naissent de la manière suivante : inconscientes et impalpables, elles font partie d’un grand tout. Elles ne sont pas et soudainement, prélevées de cette grande source de rien, elles deviennent. Conscientes, intelligentes, dotées d’un caractère leur étant propre et ayant pour seul but l’intention de travailler.

· La seule notion commune à chaque entité est le sens de l’esthétisme : du beau, dans tous les sens du terme. En cela, la beauté du travail bien fait, quelque soit leurs personnalités, elles trouveront dégradant de ne pas convenablement faire leur tâche.

· Lorsqu’une entité prend conscience de son existence, son prénom lui vient naturellement sur le bout des lèvres. Attention, le prénom est quelque chose de très intime et personnel qui ne se partage pas facilement.

· Ce dernier est enregistré par l’entreprise. Cependant, sur le terrain, si les entités se reconnaissent entre elles instinctivement, elles ne connaissent pas l’identité de leurs pairs. Si vous êtes recherché.e par l’entreprise, les individus possédant votre véritable nature pourront vous délivrer à cette dernière.

· Elles naissent avec un physique aléatoire qui n’évoluera jamais et ne vieillira qu’à partir du moment où elles mettront le pied sur Terre : elles peuvent débuter leur vie avec le physique d’une personne de 20 ans, comme celui d’une personne de 50 ans. Physiquement, aucune entité ne semble mineure.

· Elles n’ont donc ni parents, ni créateur.

· Elles ne possèdent aucun des besoins fondamentaux humains : respirer, boire, manger, dormir…

· La notion de famille est abstraite et s’apprend seulement une fois sur Terre : on peut parler de sentiments fraternels, maternels, paternels mais également tout simplement d’adelphes.

· Les entités n’ont pas de genre et le concept leur est totalement étranger.

· Elles n’ont pas d’organes reproducteurs.

· Outre ce détail, elles ont initialement les pupilles fendues, dissimulées par une parodie d’yeux humains qui cèdent sous les émotions fortes ; leurs canines sont également plus proéminentes.

· Il y a un sentiment d’appartenance fort à leur entreprise, un peu à l’image des équipes de sport dans les lycées américains : on est fier·ères d’appartenir à ce groupe, à cet ensemble, on revendique les couleurs, on scande la propagande. Et si quelqu’un va à contre-courant, on le regarde interloqué, on aime pas trop s’y associer, on hésite pas à dénoncer.

· Par conséquent, la relation entre les deux entreprises (LÀ-HAUTtm  et LÀ-BAStm  ) est extrêmement compétitive, d’autant plus qu’elles représentent chacune des notions opposées. Au sein d’une même entreprise, on retrouve cet esprit concurrentiel : vouloir être le·a meilleur·e et être renommé·e en tant que tel.

· On célèbre l’entreprise, ses valeurs, la chance qu’on a d’y être, d’en faire partie.

· L’entreprise applique la radiation. C’est un processus qui envoie l’entité dans un vide sidéral, consciente d’exister dans le rien pour l’éternité. Une peine jugée pire que la mort.

· La vie dans l’entreprise est semblable à ce que l’on connaît : il y a une machine à café, des photocopieuses, des cartons triés, étiquetés, des pas pressés dans le couloir. La différence est qu’il n’y a pas d’horloges (et donc d’horaires) car le temps n’existe pas.

· Si une entité regarde par la fenêtre elle verra seulement le noir du cosmos et quelques tâches lumineuses. Parfois une supernova explose, c’est comme s'il y avait du tonnerre c’est rigolo.

· Peu après leur naissance, elles suivent un stage intensif leur apprenant la théorie sur la vie humaine ainsi que la double identité qu’elles devront jouer. Le temps est figé dans le cosmos mais d’après le temps humain, une année se déroule.

· Histoire, économie, habitudes, rituels, toutes les bases y passent.

· L’initiation à leur double identité les prépare à se raconter : celle-ci a un passé, un présent et un futur qu’elles doivent comprendre et apprendre pour que cela paraisse crédible.

· Il existe évidemment une marge d’erreur à ce stage : une entité peut tout à fait apprendre au mieux son rôle et être déstabilisée lorsqu’elle arrive sur Terre. C’est une culture, voire un monde diamétralement opposé au leur.

· IMPORTANT !!! Une entité a beau être une créature dotée de certaines qualités et vivre dans un environnement facilitant son apprentissage, votre personnage ne sera pas pour autant omniscient ni un je-sais-tout. Si sa double identité est celle d’un·e fleuriste, iel n’aura aucune connaissance sur l’anatomie humaine ou bien la géologie. En somme : il faut doser.

· La vie sur Terre peut développer de nombreux éléments chez elles : en plus de découvrir le temps qui passe, les entités découvrent les notions de liberté, curiosité. Si certaines développent de l’attachement face aux humains et à cette nouvelle vie, d’autres au contraire n’ont que mépris et dédain.

· Il est important de préciser qu’aucune entité n’a déjà vécu cette situation. Pour toutes celles présentes inrp à Toronto, c’est la première fois.

· Il faut également prendre conscience qu’avant d’arriver sur Terre, leurs existences se résumaient à travailler et flâner dans les couloirs, rien de plus. Il n’y a pas de système économique, de loisirs, de besoins, de plaisir, d’extérieur à leur entreprise ; elles ne sortaient pas de celle-ci. La Terre se découvre être un capharnaüm de tout ce qu’elles n’ont jamais expérimenté, c’est un choc sans précédent pour elles. Même si elles se sont préparées, la théorie n’a rien à voir avec la pratique.